La fête. C’est un peu ce qui résume le mieux ta vie. Depuis le lycée, nombreuses sont les soirées trop arrosées auxquelles tu as participé. Tu as cessé de les compter depuis bien longtemps. Tes parents savent que tu es dans la catégorie des fêtards, mais ils n’ont jamais pu rien dire contre ça, tes notes ont toujours été irréprochables et le sont encore aujourd'hui. Bien sûr, c’est facile pour toi, tu n’as pas les mêmes soucis que les gens modestes et tout va bien dans ton petit monde parfait. Partager le temps entre les études et les loisirs, lorsqu’on ne travaille pas à côté, c’est un jeu d’enfant. Est-ce qu'il t’arrive de culpabiliser ? Non. Tu n’as pas choisi de naître au sein d’une famille riche, tolérante, dans un pays en paix (du moins, en apparence). Tu as eu le jackpot à la loterie de la vie. Tu n’as pas à t’excuser d’être riche. Égoïste, il t’arrive de l’être, ce n’est pas vraiment calculé, c’est seulement parce que tu as été élevé comme un jeune noble dont l’avenir était uniquement constitué de fastes et de privilèges.Tu n’as aucune responsabilité si ce n’est de profiter de la vie. Alors, oui, il est vrai que tu passes beaucoup de temps à ne penser qu’à ta personne, mais tu n’es pas le président des États-Unis. Bien que, ton programme et ta façon de diriger ne pourraient, de toute façon, pas être pire que celle du gros porc orange qui siège actuellement à la maison blanche. Et puisqu’il y a encore trois ans à purger avec ce guignol, tu ne préfères pas trop y penser. L’alcool, la musique, la chaleur et le sexe, ce sont les meilleurs remèdes contre cette triste réalité. Alors que le week-end vient de commencer et que l’année scolaire est finie, beaucoup sont partis en vacances ou trop fatigué à cause de leur job saisonnier, mais heureusement, il y a toujours des étudiants pour organiser des soirées. Toutes les raisons sont bonnes, même le simple fait d’être en été.

C’est grâce à cela que tu es ici, dans ce grand appartement appartenant à l’ami d’un ami. Un mec que tu connais à peine. Tu l’as déjà vu dans d’autres soirées, mais il traîne avec un type que tu sais particulièrement con. Le genre d’abruti fini à l’urine qui pense que le monde lui appartient et qu’il peut faire ce qu’il veut des filles ou des gens en général. Ce mec est pire que toi, pourtant, dans le genre petit con, tu t’en sors bien. Mais contrairement à lui, tu respectes les êtres vivants. Après, c’est son problème s’il est demeuré, tu ne vas pas te marier avec lui fort heureusement. Tu ne serais pas consentant et il est le parfait cliché de l’hétéro qui pense qu’être un homme c’est baiser des minettes et comparer la taille de sa bite avec les autres. 2018, l’éducation des garçons est toujours la même qu’elle fût en 1518. Toi, tu as été élevé par des parents aux mœurs modernes, ta mère n’est pas le genre de femme à se soumettre. Mais passons, voilà que l’autre idiot est en train de tenir la grappe à une fille qui n’a pas l’air d’être intéressé. Tu n’es pas un super héros toujours prêt à défendre la veuve et l’orphelin, mais cette miss, elle est bien trop mignonne pour lui et faire chier un chieur, c’est toujours assez jouissif. Tu avances donc dans leur direction après avoir récupéré un deuxième gobelet rouge avec du punch. Une fois arrivé au niveau de la demoiselle, tu prends la parole assez fortement pour être sûr que l’autre con t’entende.

“Ah, my love ! Tu as pu venir finalement ? Ça me fait super plaisir ! Ta main se posa délicatement sur la hanche de la demoiselle, un geste déplacé, tu en as conscience, mais c’est pour la bonne cause. Vous vous connaissez ?” Tu parles le plus naturellement du monde, tu es dans ton rôle de petit ami qui n’aime pas trop qu’on s’approche de sa dulcinée.