nom, prénom(s): Novalee, parce qu'il fallait faire original, il fallait que ça claque, que ça se retienne ! On oublie pas ton prénom, même si tu préfères qu'on t'appelle Nova la plupart du temps. O'Hara, tout comme papa, un patronyme qui vient avec tout un héritage que t'as rejeté en bloc. emploi/études: T'étais destinée à faire de grandes choses, Nova. Mais t'as tout lâché, tout envoyé balader ! T'es devenue serveuse pour payer ton loyer et puis chanteuse dans la rue pour rêver à nouveau, accompagnée de ta guitare. argent: Ça craint, n'ayons pas peur des mots. Depuis que t'as tout quitté, t'as plus rien, même plus l'argent de papa pour t'aider. Alors tes fins de mois sont souvent aussi rouges que la cape de Superman. date et lieu de naissance: Tu souffles avec entrain tes bougies d'anniversaire chaque vingt mai et ce depuis vingt-trois ans déjà ! Et c'est à New York que tu as poussé ton premier cri et c'est là, que tu t'imagines rendre ton dernier souffle. nationalité et origines: Papa doit avoir de lointaines origines irlandaises, quant à maman c'est une belle plante américaine avec une pointe d'exotisme lui venant du Brésil. En attendant tu ne possèdes que le passeport américaine. situation amoureuse: T'aimerais jouer à la grosse dure et dire que tu l'as oublié. Mais la clé qui ouvre ton cœur, c'est toujours lui qui l'a et il le sait même pas, le con ! Alors tu trompes ta solitude au rythme des coups de rein d'inconns dont tu retiens même pas le nom. Ça fait tellement longtemps que t'es célibataire à présent, que t'as l'impression que ça a toujours été le cas. orientation sexuelle: Il y a eu des filles et des garçons sur tes lèvres, entre tes draps et dans ton cœur. Tu penses être bisexuelle pour le coup, mais t'as l'impression que ta période fille est terminée... comme si ça n'avait été que de la curiosité mal placée. caractère: Indépendante, farouche, passionnée, impulsive, démerde, bornée, loyale,  emportée, intuitive, anxieuse, observatrice, secrète.

01. Quand tu stresses trop, ou que l'anxiété prend le dessus, t'as la fâcheuse tendance de te ronger les ongles. Une vieille manie que tu traînes depuis ton enfance et dont t'as déjà essayé de te débarrasser plusieurs fois. En vain. 02. T'es une grosse fumeuse depuis tes seize ans. Ton premier réflexe le matin, c'est de t'en allumer une en attendant que ton café chauffe. Tu fumes même de l'herbe assez régulièrement. 03. T'es très sensorielle comme fille. Tu dois toucher, sentir les choses. Tu analyses tout avec tes yeux, tu décortiques. Et tu écoutes, toujours les oreilles qui traînent un peu partout. 04. Si tu adores la pluie et surtout son odeur en plein été, tu n'aimes pas l'orage. Les éclairs te fascinent autant qu'ils t'effraient. Mais c'est le tonnerre que tu détestes par dessus tout. Ils te font peur, surtout durant la nuit. 05. La musique c'est quelque chose qui a toujours fait partie de ta vie. Mais sûrement pas grâce à tes parents... non, toi tu t'es passionnée seule pour le piano étant gamine, suppliant pour avoir des cours. Et puis à l'adolescence tu t'es procurée une vieille guitare, sur laquelle t'as appris à jouer toute seule. Quant à ta voix, elle a toujours été ton plus bel instrument, avec ce petit coté un peu cassé, que tes trop nombreuses cigarettes ne fait qu'accentuer. 06. Tu adores les animaux, sous toutes leurs formes, avec autant de pattes que possible. Oui, même les araignées tu les aimes. Tu ne tues d'ailleurs jamais un insecte, préférant toujours lui rendre sa liberté s'il vient à se perdre chez toi. Et puis, tu as adopté un matou borgne et à la queue tordue il y a quelques années déjà. Midnight, aussi sombre que la nuit, c'est devenu ton compagnon de vie mine de rien. 07. T'es plutôt mauvaise en cuisine, et encore, c'est un doux euphémisme ! T'es le total opposé d'un cordon bleu, aux fourneaux t'es une catastrophe ambulante. T'arriverais même à rater une pizza surgelé. Autant dire que le chinois au coin de la rue te connaît par coeur, toi et ton menu 24C avec supplément cacahuète. 08. Par contre t'as la main verte. Et les plantes t'aimes ça. Plus elles sont bizarres er exotiques, plus ça t'attire. En ce moment tu fais pousser un ananas en pot dans ta cuisine et une noix de coco au salon. 09. Sur ta peau, aucun signe distinctif si ce n'est une tâche de naissance sur ton omoplate gauche. Ou tout du moins en apparence, puisqu'en réalité sur ton aine droite se dissimule un prénom tatoué sur ta peau. Et à chaque douche tu le contemples, le regrettant désormais amèrement. 10. On te compare souvent à un animal sauvage, Nova. Tu ne te laisses pas approcher facilement, tu mords sans prévenir dès qu'on fait un mouvement trop brusque dans ta direction et tu fuis dès qu'on envahit trop ta sphère privée. Tu n'as pas toujours été comme ça, loin de là ! Mais tes expérience dans la vie t'ont vite appris que la naïveté n'était pas bonne pour toi.

Tu observes en silence la tablée autour de toi qui s'agite. Nova, t'as toujours été une observatrice. Tu analyses tout ce qui t'entoure pour en décortiquer la logique, en comprendre le fonctionnement. Et ta famille, ça fait des années que tu l'observes sans un mot. Il y a Papa, flic sans peur, ni reproche. Il serait prêt à se sacrifier pour sauver la veuve et l'orphelin. Parce que "chez les O'Hara ça coule dans nos veines !" qu'il dirait, sans se rendre compte qu'il laisserait derrière lui une veuve et des orphelins, justement... et puis il y a Maman, décoratrice d'intérieur en vogue en ce moment. Tu ne la vois plus très souvent, trop occupée dans l'Upper East Side à relooker un hôtel et ça ne va pas s'arranger quand elle reprendra son rôle dans une émission télé. Oui, ta mère est une espèce de gourou dans son domaine, qui a sa propre émission. Alors ça ne t'étonnes pas vraiment de la voir tellement porter d'attention aux apparences. Tu pourrais continuer avec ton ainé.e ou même ton.a cadet.te, mais franchement à force de les les analyser t'en as perdu ton appétit. Alors tu te lèves, sans un mot, déposes ton assiette dans l'évier et ignores les questions agacées de la maternelle. Tu soupires simplement tandis que tu te diriges dans ta chambre, t'entends derrière toi des commentaires sur ta crise d'adolescence. Si ça peut leur faire plaisir de mettre ça sur le dos de ton âge, grand bien leur fasse.

Tes yeux scrutent les lieux, assise sur la chaise de bureau de ton père, tu attends sagement qu'il arrive. Tu vois les gens défiler devant toi, tous différents, en uniforme pour la plupart, alors que d'autres, souvent plus agités, sont en civiles. Tu sembles perdue dans tes pensées, tes doigts glissant sur le bois usé du bureau, jusqu'à ce que tu te figes. Il est là devant toi, ce type que tu ne connais pas. Il s'assoit après avoir retourné la chaise, il se donne un air de rebelle. Tes grands yeux de biche battent des cils, sans même que tu ne t'en rendes compte. Il te parle, mais tu n'entends sa voix que partiellement, obnubilée par son regard, qui te transperce de part en part. Tu bafouilles quelques mots sans queue ni tête, alors qu'il te fait un clin d'œil juste avant que la grosse voix de ton père ne se fasse entendre. Il chope le jeune homme au vol par le bras et l'emmène aussitôt loin de toi, t'ordonnant au passage de ne pas bouger de là. Charmantes retrouvailles avec ton paternel, que tu n'as plus vu depuis trois mois, après ton départ à l'université. Mais peu t'importe, seul la voix de cet inconnu semble désormais occupé ton esprit. Pourtant, tu ignores tout de lui, jusqu'à son nom. La seule chose dont tu es sûre, c'est qu'il n'était pas au commissariat de son plein gré et ça ne devait pas être la première fois.

Pour une fois, tes yeux sont fermés. Le noir total derrière tes paupières, qui enferment ses larmes que tu ne veux pas voir dévaler tes joues. T'avales difficile ta salive, la boule coincée dans ta gorge ne voulant pas s'en déloger. T'as l'impression que le monde entier s'est arrêter, d'un coup. Ça a claqué dans l'air avec une telle violence, que t'as failli tomber de ta chaise en plastique bas d'gamme. Ses mots, qui ont toujours été une douce mélodie à tes oreilles, les voilà devenus assassins. Il te connaît trop bien, sait exactement quoi dire pour te détruire et là, il vient de t'achever en une malheureuse phrase. T'as mal, tu souffres, toi qui pensais impossible d'avoir encore plus mal, tu te rends compte que si. Tu supportais son absence à tes cotés. Tu t'étais faite au lit froid. Tu te contentais de le voir lors des visites autorisées par la prison. Tu l'aimais, tu l'aimes toujours à en crever. Mais là, c'est lui qui vient de te tuer. Alors tu te lèves, sans un mot, tu le regardes une dernière fois avant de tourner les talons. Qu'il aille en Enfer ! Qu'il y crève et que tu ne le revoies jamais ! Crevure. Salaud. Tu le hais autant que tu l'aimes et tu ne vois rien de son manège, tu ne comprend rien à sa démarche. Tu ne le comprendras sûrement jamais.

T'as foutu ta vie en l'air en tombant amoureuse de la mauvaise personne. C'est ce que tes parents t'ont répété. Et parfois, tu serais presque tentée de les croire. Quand tu contemples l'état de ta vie aujourd'hui, tu te rends compte, que plus rien ne ressemble à ce que tu t'étais imaginé. Fini les études. Fini les repas de famille. Fini bien des choses, pour un con que tu as gravé sur ta peau. Quelle belle idiote tu fais ! Mais tu te reprends, tu te dis que finalement, non, tout n'est peut être pas gâché. Tu as changé de route, pris un autre chemin, sûrement plus long, plus difficile, mais à la vue tellement plus belle. T'espère qu'un jour tes nouvelles aspirations trouveront un dénouement heureux. Que toutes ces galères que tu traverses prennent un jour un sens. Que tu puisse à nouveau respirer à plein poumons, sans plus te sentir oppressée par qui, ou quoi, que ce soit. En attendant, tu prends ta guitare, enfiles ton blouson en cuir un peu trop grand pour tes frêles épaules, et tu sors. Tu te trouveras un coin de rue, histoire d'y chanter quelques mélodies connues et d'autres que tu as composées, dans l'espoir de recevoir quelques dollars en échange. Et si tu arrives à faire sourire un passant, alors t'auras vraiment eu l'impression de servir à quelque chose.