nom, prénom(s): White, Thaddeus. Thaddeus était le prénom de mon grand-père, le père de ma mère. Nous étions proches lorsque je n'étais qu'un gamin pas plus haut que trois pommes, et cela à perdurer. Je suis très heureux et honorer de porter son prénom, d'autant qu'il comptait énormément à mes yeux et qu'à présent, il est décédé. J'avais dix-neuf ans lorsqu'il a fait une crise cardiaque dont il ne s'est pas relevé. Une grande partie de mon entourage me surnomme "Thadde", en prononciation "Tadé", alors que mes amis de longues dates me surnomment Teddy, ce qui me convient également.

emploi/études: Mes parents n'étaient pas ravis lorsque je leur ai appris que je désirais devenir écrivain. Et pour cause, mon père était un grand magnat des affaires alors que ma mère épousait une carrière de juge et qu'elle était décrite comme étant implacable. De ce fait, ils désiraient tous deux que je fasse de grandes études. Le rêve ultime de mes parents était que je me lance dans la politique, le droit ou encore les affaires, ce que je ne voulais pas. Toutefois, après mûre réflexion, mon père ne me laissait pas le choix, désireux que je marche dans ses pas en temps voulu. Je me lançais donc dans de grandes études à reculons. J'avais les moyens, j'étais intelligent, j'avais du "potentiel" comme disaient mes professeurs, mais dans l'écriture. Ils en parlaient à chaque nouvelle année à mes parents qui avec le temps, commençaient à comprendre que j'étais voué à devenir écrivain. Avec de nombreuses années de travails acharnés dans les études et dans l'écriture, je me suis décidé à réaliser mon rêve quitte à perdre la fierté que mes parents me portaient. Heureusement, après un certain temps de froideur, ils ont fini par comprendre que je devais faire ce que je voulais, quitte à faire des erreurs. Aujourd'hui, je suis un romancier de renom.

argent: Comme je vous l'ai dit, mon père était un grand homme d'affaires alors que ma mère était une juge de renom. Autant dire que je suis né dans une cage dorée. Je ne renie en aucun cas la façon dont j'ai toujours vécu, c'est-à-dire dans la richesse, bien que mes parents m'apprenaient les valeurs de l'argent. Je faisais de petits boulots de temps à autre, car mon père me rabâchait que l'argent n'était pas un du, même s'il en possédait énormément. Je ne regrette pas cela, je l'en suis même reconnaissant, car grâce à lui, je ne suis pas devenu le stéréotype du gosse de riche qui jette son argent par les fenêtres en profitant de la vie en se réveillant dans un nouveau lit chaque matin.

date et lieu de naissance: Dix-huit juin mille neuf-cents quatre-vingt-cinq. Ceci est ma date de naissance. J'ai vu le jour au sein d'une clinique privée, dans les coups de neuf heures vingt du matin. Ma mère refusait toute aide, désireuse de vivre sa grossesse de la "meilleure des façons" selon ses dires, parce qu'elle pensait qu'elle n'aurait pas d'autre enfant. Heureusement, le bonheur a pris le pas sur la douleur lorsque l'on m'a déposé tout contre elle. Ma mère ne cesse de me raconter cet instant inoubliable à chacun de mes anniversaires. Heureuse ? Elle l'était et elle l'est toujours, même si nous ne passons pas énormément de temps ensemble. Le fait est que nous nous appelons souvent, surtout le week-end parce qu'elle désire que je lui raconte en détail ce que j'ai fait durant la semaine. Mère poule ? Oui. De plus en plus depuis que l'on a découvert que j'étais malade, seulement, mon père n'a jamais été ainsi, préférant rester en retrait. Est-ce que cet excès d'amour me gêne ? Énormément. Je pense ne pas mériter autant d'amour, autant d'affection, puisque je me dénigre en permanence.

nationalité et origines: Je suis un Américain pure souche comme on dit, enfin non, je rectifie, je suis un New-Yorkais pur souche. Quand on naît au sein de la grosse pomme, on ne désire pas se rendre ailleurs, même sur une île au sable chaud ou la mer et le ciel se confondent. Lorsque nos parents sont eux aussi New-Yorkais, résidents à la capitale du monde, on ne peut imaginer un plus bel endroit. De plus, les ferries, Central Park ou encore la patinoire estompent toutes idées de se rendre où que ce soit d'autre dans le monde. Quant à mes origines, je ne suis pas sûr à 100 % que je ne suis qu'américain, toutefois mes parents le sont et leurs parents l'ont aussi été, alors je suppose que je suis simplement un New-Yorkais même si j'aurais aimé avoir la nonchalance d'un British ou encore la tchatche d'un Italien.

situation amoureuse: Je suis tombé amoureux pour la toute première fois lorsque j'étudiais à l'université. Elle se prénommait Annabeth et le courant est rapidement passé entre nous. Pour être franc, elle a été un coup de cœur, un coup de foudre dès que nos regards se sont croisés. Je sais, c'est cliché. Après de nombreuses et longues semaines à passer du temps ensemble afin de réviser, nous avons finalement sauté le pas. J'étais certain d'être amoureux et j'étais persuadé qu'elle était la femme de ma vie, seulement, toutes les belles histoires ont une fin. Après plusieurs années absolument merveilleuses, nous nous sommes mariés. J'étais l'homme le plus heureux du monde, puis j'étais persuadé que nous étions faits l'un pour l'autre et que nous finirions par fonder une belle et magnifique famille. Le fait est que nous avons appris que j'étais malade. Lorsque l'on épouse une personne, on dit que l'on sera fidèle dans la santé comme dans la maladie, ce qu'elle a dû occulter puisqu'elle a demandé le divorce. Je lui ai donc laissé tout ce qu'elle désirait pour que la procédure soit la plus rapide possible afin de pouvoir tourner la page, seulement, je n'y arrive pas. Aujourd'hui, je me combats contre ce qui me ronge : seul. J'aime toujours l'écriture puisque je suis devenu un auteur à succès, seulement, mes symptômes s'amplifient et dernièrement, je n'ai pas pu écrire la moindre ligne. Le fait est qu'à présent je suis à nouveau célibataire, mais également un homme divorcé, mais surtout, j'ai le cœur brisé et je ne crois plus en l'amour, du tout.  

orientation sexuelle: Je suis exclusivement hétérosexuel. Je n'ai jamais eu de doute, puis je ne me suis jamais posé la question. Je sais reconnaître qu'un homme est beau, seulement, je préfère les courbes féminines. J'aime passer mes doigts dans une longue chevelure, puis j'aime également déposer mes mains sur la taille d'une femme. J'adore regarder sans modération une chute de reins, puis j'aime sentir leurs odeurs, celle de leur chevelure, mais également celle de leur parfum. Évidemment, ce n'est pas non plus la beauté d'une femme qui prime, puisque j'aime avoir une connexion inexpliquée, ainsi qu'une confidente, une meilleure amie. Je recherche également une femme qui use de l'humour, et qui a de l'auto-dérision. Je pense aussi qu'il faut avoir de nombreux points communs ainsi qu'une confiance absolue pour qu'un couple perdure.

caractère: Je suis un passionné. Lorsque j'entreprends quelque chose qui me tient à cœur, je ne dévie pas. Je peux passer des heures durant sur ce que je suis en train de faire, surtout lorsqu'il s'agit de ma passion : l'écriture. Je suis relativement impatient. Je tape du pied lorsque je dois attendre, parce que je n'aime pas perdre du temps. Nous en perdons déjà assez lors de nos vies, alors il est inutile d'en perdre davantage. De plus, nous nous rapprochons de l'inévitable chaque jour que Dieu fait, et cela m'angoisse. Il semblerait que je sois intelligent et vif d'esprit. Studieux et appliquer, j'ai toujours démontré que j'ai un énorme potentiel ainsi que de grandes capacités. Je suis pessimiste de nature. Je broie rapidement du noir, je vois le verre à moitié vide. Il est impossible pour moi d'aimer ce que je fais, ce qui n'arrange pas mon état. Perfectionniste. Je voudrais que tout soit absolument parfait. Plus jeune, je dessinais beaucoup, mais cela ne me convenait jamais. Après quelques années, j'ai baissé les bras pour découvrir l'informatique, plus précisément le codage. Je n'allais pas rejoindre mon lit tant que le code n'était pas « parfait », désireux que tout soit à la même hauteur, mais surtout au pixel près. Impulsif. J'agis dès que quelque chose arrive. Lorsque je vois une injustice, je fonce tête baissée sans me poser la moindre question. Je monte rapidement au créneau comme on dit. Gentleman ou plutôt, bien éduqué. J'ai toujours appris qu'il fallait saluer les personnes notamment lorsque l'on rentre dans une boutique, puis je sais que l'on doit ôter ce que l'on a sur la tête lorsque nous entrons dans un endroit couvert. Évidemment, il faut toujours tenir la porte aux femmes, mais également aux personnes âgées. Ouvrir la portière d'une voiture, aider une jeune femme à sortir lorsqu'elle porte une robe longue ou même courte d'un véhicule, j'ai appris tout cela dès mon plus jeune âge. Attentif, à l'écoute. Je porte beaucoup d'attention aux personnes que je connais ou que je rencontre. Dès qu'il le faut, j'essaye d'apporter mon soutien lors d'évènements difficile à gérer, mais également de la compassion ainsi qu'une certaine sécurité. Sanguin. Il m'arrive de me battre, mais seulement pour en venir en aide à une ou plusieurs personnes. Je ne m'en prends pas à autrui seulement dans le but de me défouler, mais j'admets que je me laisse rapidement emporter et il faut généralement me maîtriser pour que je cesse de mettre des coups-de-poing. Renfermé. Je me renferme rapidement, dès que quelque chose m'atteint. Quand on me parle de choses dont je n'ai pas le contrôle absolu. Quand on arrive à toucher un point qui fait mal, je cesse de communiquer, préférant rester sans piper le moindre mot, prenant une position de repli. Engagé. Peu de personnes savent que je me rends au service d'oncologie afin de rendre visite aux enfants qui luttent contre des cancers multiples. Cela me touche plus que d'autres causes, puis j'aime assez l'idée que je peux les faire sourire, mais également oublier durant ne serait-ce que quelques minutes qu'ils sont souffrants.

01. J'ai toujours préféré l'hiver aux autres saisons, sans doute pour les chocolats chauds et la beauté de voir la nature recouverte d'une couche d'un blanc immaculé. 02. Je dévore les livres depuis ma toute petite enfance. Au début, je lisais des romans fantastiques, mais je suis passé aux policiers. 03. J'aime la quiétude, la tranquillité. Je ne supporte pas le bruit, ni même les lumières trop vives. 04. J'adore faire la cuisine et j'adore innover. Je ne réussis pas toujours ce que je tente derrière les fourneaux, toutefois, j'adore réaliser des desserts. 05. Je suis très salé, mais je suis davantage sucré, surtout s'il y a du chocolat en jeu. Je pourrais tuer pour un délicieux gâteau au chocolat, ou tarte, et je ne manque jamais de la célèbre marque de pâte à tartiner. 06. Je suis un grand fan de foot, mais le foot créé en Angleterre, le ballon rond comme on dit. Je ne suis pas pour les équipes américaines, parce que je pense qu'ils ne savent pas jouer. 07. J'adore jouer au golf, seulement, je suis un piètre joueur, puis je ne joue pas non plus tous les jours, c'est un passe-temps comme un autre avec mon paternel. 08. J'aime me rendre dans des bars pour ne pas boire de bières seul. Je ne suis pas alcoolique, puis je ne me mêle pas aux conversations, mais cela me fait du bien de temps à autre d'être entouré de monde, même s'ils me sont inconnu. 09. J'admets que j'aime le week-end, puisque je parle avec ma mère. Soit je me rends chez mes parents, soit nous nous appelons, ce qui est plus courant que les visites. Je lui fais part de tout ce qui me tourmente, parce que j'ai la sensation qu'elle me comprend bien plus que n'importe qui. 10. Peu de personnes savent que je suis malade, parce que je ne souhaite pas que cela soit divulgué, aux vues que mes parents sont connus de tous à New-York, puis je suis un romancier de renom, alors j'essaye tant bien que mal que cela ne se sache pas, du moins, pas tout de suite parce que je ne suis pas prêt.

#1. Thaddeus White. Je vois le jour dans les environs de neuve heures vingt du matin alors que ma très chère mère est arrivée le jour précédent à l'hôpital. Je suis son premier enfant et elle espère s'occuper de moi le mieux possible. Ma mère se prénomme Ellen et c'est avec beaucoup d'émotion qu'elle me couve du regard alors que je pousse mon premier cri. Des larmes de joie roulent sur ses joues alors que l'on m'approche d'elle et qu'enfin elle peut me porter dans le creux de ses bras. Encore aujourd'hui, je me sens en sécurité lorsqu'elle me sert tout contre elle, parce que malgré tout, malgré les années, je reste son petit garçon chéri. Mon père n'était pas présent lors de l'accouchement, parce qu'il avait énormément de travail selon ses dires.

#2. Mon père prénommé Patrick a instauré dès mon plus jeune âge une distance entre nous. J'avais la sensation de ne jamais être à la hauteur, puis je l'ai toujours vu comme étant « imposant » au vu de son statut dans la société américaine. Il a toujours eu de la prestance, ainsi qu'une classe innée, ce qui n'arrangerait en rien la relation que nous avions. À mes yeux, il était plus intimidant que tous les présidents du monde réunis. Heureusement, avec l'âge, ce sentiment est passé.

#3. Étant donné que mes parents étaient relativement absents en semaine lorsque je n'étais qu'un enfant, j'étais éduqué par une dame assez âgée qui avait de la poigne, et c'est peu dire. Je devais l'appeler madame Rosa et elle était tout particulièrement archaïque. Elle passait la plupart de son temps à s'occuper du duplex de luxe où nous vivions et elle aimait également me reprendre, m'assénant des coups avec le martinet qu'elle possédait. J'ai rapidement compris que je devais rester dans ma chambre pour ne pas recevoir de coups.

#4. C'est alors que j'ai six ans que ma mère tombe à nouveau enceinte. Je suis tout exciter à l'idée d'avoir un frère ou une sœur, seulement, cela va être une épreuve extrêmement éprouvante pour toute notre famille. En attendant le drame, je sautille de joie alors que j'apprends que je vais avoir un petit frère. Mes parents ont déjà fait le choix de son prénom, il se nommera Alexander. Une magnifique chambre pour bébé commence à prendre forme, quand la date escomptée arrive. Ma mère est tout particulièrement anxieuse, ce que je ne comprends pas à l'époque. Cependant, elle fait part de ses craintes à Patrick, qui cette fois-ci, est présent pour le second accouchement de son épouse.

#5. Mon petit frère Alexander nous apporte énormément de joie. Je suis très heureux de passer du temps avec lui, d'autant que j'aime prendre soin de lui. Seulement, alors qu'il atteint les trois ans, quelque chose cloche. Malade, il s'amaigrit. Lorsque nos parents ont vent qu'il est souffrant, madame Rosa appelle sous leur ordre un médecin. Alexander doit passer de nombreux examens, c'est ce qu'affirme le médecin. Présent à ses côtés, je lui tiens la main, écoutant tout ce que le spécialiste peut dire. Je ressens un véritable malaise et plus les secondes passent, plus j'ai la sensation que quelque chose de terrible va se produire. Madame Rosa, nous prend donc tous deux afin que mon petit frère passe les fameux examens et malheureusement, lorsque ma mère arrive après de très longues heures, le couperet tombe. Alexander est hospitalisé en oncologie. Il souffre d'une leucémie.

#6. C'est après de nombreux mois de combats qu'Alexander décède. J'étais présent, m'étant endormi tout près de lui alors que je tenais toujours sa petite main dans la mienne. Après cela, l'enterrement, la douleur et le vide, la chambre de mon petit frère reste la même, Ellen notre mère ne désirant pas que l'on touche à la moindre de ses affaires. Aujourd'hui, la douleur que je ressens est toujours omniprésente alors que ma mère agit comme si rien ne s'était jamais produit.

#7. À cause de ce drame, je garde le silence quant au fait que je vois des « choses » qui n'existent pas. En parlant après plusieurs années à madame Rosa, elle m'affirme que c'est parce que je ne travaille pas assez. Elle voudrait que je passe mon temps devant mon bureau afin de la laisser tranquille, ce que je comprends rapidement. Elle ne cesse de me dire que je ne dois parler à personne de ce que je vois, parce que sinon je finirais chez les fous.

#8. Après de nombreux mois, ma mère tente vainement d'être celle qu'elle était avant tout ce qui s'est produit au sein de notre famille. Elle se consacre à moi encore plus qu'auparavant, désireuse de me presser tout contre elle, alors qu'elle pleure en silence. Elle décide d'être présente dans les moindres difficultés, devant une véritable maman poule. À l'époque, elle pense qu'elle peut allier travail et famille, ce qu'elle va essayer d'entreprendre tous les jours. Chaque fois que j'ai un peu de fièvre, elle reste à la maison afin de ne pas me laisser seul, appelant de nombreux médecins pour être certaine que je n'ai rien de grave.

#9. Même avec les années, madame Rosa continue à me donner des coups de martinet lorsque selon elle, je ne suis pas sage. Elle pense que c'est la seule et unique solution afin qu'un enfant se tienne bien. Seulement, ma mère ne sait pas qu'elle me met des coups, puis je n'en parle pas, étant donné que j'ai toujours été habitué à être punis ainsi. Toute occasion est bonne afin qu'elle se défoule sur moi, pour des raisons que j'ignorais à l'époque et que j'ignore toujours. Le fait est qu'un soir, ma mère rentre beaucoup plus tôt et qu'elle voit madame Rosa en action.

#10. C'est sans ménagement que ma mère met à la porte madame Rosa, sans lui donner le temps de s'expliquer. Elle refuse que l'on me traite ainsi et elle va tomber de haut quand elle va savoir pourquoi j'ai toujours été traité de cette manière. Patrick lui avoue lors d'une dispute le même soir, que c'était lui qui avait demandé à madame Rosa de me punir de cette façon. Il a apparemment été élevé ainsi, et il n'en avait pas parlé à son épouse, parce qu'il savait qu'elle ne le laisserait pas faire. Ellen a la sensation d'avoir été trahi et, l'air glaciaire s'installe à la maison.

#11. Alors que les années se suivent, je ne me sens plus en sécurité où que ce soit. J'ai la désagréable sensation que l'on me suit, que l'on me fixe et j'ai également des hallucinations visuelles et auditives. Je perçois des bêtes, mais également des ombres qui se mettent en mouvement, seulement, je n'ose toujours pas en parler. Je vis dans un état d'angoisse constante alors, je décide d'en parler. C'est auprès de mon père que je me confie étant donné que ma mère est absente. Il me rétorque qu'il est tant que je grandisse et que je devienne un homme, plutôt qu'un gamin qui imagine des monstres sous son lit. Il ajoute que la discussion est close et que je ne dois plus en parler, non seulement à lui, mais également à qui que ce soit d'autres.

#12. Je garde toutes mes angoisses et mes autres soucis pour moi. Je grandis et je dois exceller dans absolument tout. Je suis un élève très intelligent, pourvu d'une logique implacable lorsque l'on me pose une question. Mon adolescence se déroule donc sans encombre pour le commun des mortels alors que je souffre un peu plus chaque jour. Je m'oblige donc à travailler sur mes devoirs encore et toujours, tout en continuant d'écrire en parallèle. Mes parents clament fièrement que je pousse seul, à l'image d'un champignon en forêt, alors que ce n'est absolument pas le cas, puis ils ne parlent jamais d'Alex, mon petit frère, agissant comme si j'étais fils unique.

#13. C'est après l'obtention de mon diplôme que je décide de parler à mes parents quant à mon avenir. Je leur annonce que je veux devenir écrivain. Mon père rit dans un premier temps quand il réalise que je suis sérieux. Si ses yeux avaient été des armes, je serais abattu depuis bien longtemps. Il est hors de question que je ne fasse pas de grandes études selon eux. Ils m'expliquent que je n'ai pas le choix, et que si je désobéis, il y aura des conséquences. J'entre donc à l'université, l'âme en peine, lorsque je croise SON regard.

#14. Elle se prénomme Annabeth et le feeling passe rapidement entre nous. Annabeth et moi-même avons de nombreux points communs et j'admets volontiers que je suis amoureux. Nous passons énormément de temps ensemble, prenant pour excuses les études, puis surtout les examens pour passer de longues heures ensemble tard le soir. Après plusieurs semaines qui me semblent interminables, nous finissons par sauter le pas. Après plusieurs années d'amour constant, je décide de lui demander de m'épouser. Annabeth dit OUI et nous organisons notre mariage à notre façon. J'ai enfin la vie que je désirais avoir, puisque j'ai une épouse et que je suis parvenu à devenir écrivain, seulement toutes les histoires ont une fin. Lorsque je suis amené à l'hôpital pour avoir fait une crise de nerfs puis d'angoisses, je commence à voir couramment un spécialiste. Après plusieurs semaines, pour ne pas dire après de longs mois, j'apprends que j'ai une ou des pathologies psychiatrique. Schizophrénie supposée et possibilité d'avoir des troubles bipolaires, Annabeth ne peut pas le supporter. C'est donc après avoir instauré une certaine distance dans le temps, qu'elle décide qu'il est temps que l'on se sépare.

#15. Je la laisse prendre tout ce qu'elle désire afin que la procédure se termine le plus rapidement possible, parce que je veux tirer un trait sur cette période de mon existence, seulement, je n'y arrive pas. Je n'arrive pas à tourner la page pour en commencer une nouvelle, j'ai comme un blocage, sûrement dû au fait que je pensais qu'elle était la femme de ma vie. En parallèle et durant toutes ses années, je publie des romans à succès, et cela, partout dans le monde. Mon père se fait finalement une raison quant au fait que je ne marcherais pas dans ses pas, alors que ma mère essaye de m'encourager comme elle peut.

#16. Aujourd'hui, je vis toujours à New-York. Je me suis installé dans un immense loft ayant une vue imprenable. Je prends avec application mes médicaments tout en continuant d'écrire, d'ailleurs, j'en suis à mon cinquième roman. Bien sûr, chaque journée est différente, seulement, je dois continuer à avancer, mais malheureusement seul. Parfois, j'aime imaginer que je retrouve l'amour et le soutien dont j'ai besoin, puis je me dis que la vie n'est pas faite ainsi, qu'elle n'est pas toujours belle et que le chemin ne peut pas toujours être droit et sans embûche.